A une Ă©poque, on sacrait les Rois, aujourd’hui on sacre une miss, une femme, pour en faire une Reine, voir une dĂ©esse⊠En occident, sous l’influence mĂ©diatique, politique, et fĂ©ministe, elles se prĂȘtent quasi toutes au jeu⊠Nous sommes gangrenĂ© par le culte d’Isis aux pouvoirs « magiques » qui force est de constater, font des ravagesâŠ

Le culte d’Isis prit de l’ampleur et atteignit son apogĂ©e dans l’Empire romain au 2e siĂšcle de notre Ăšre. L’adoration de la dĂ©esse se diffusa Ă travers le monde romain allant jusqu’Ă s’emparer de la Grande-Bretagne au Nord et de l’Asie Ă l’est.
Isis, une dĂ©esse Ă©gyptienne Ă la conquĂȘte du monde romain
Protectrice des dĂ©funts, Isis Ă©tait adorĂ©e par les Ăgyptiens depuis dĂ©jĂ deux millĂ©naires lorsque son culte a commencĂ© Ă se propager au-delĂ du Nil pour gagner le reste de l’Empire romain.
Isis, une dĂ©esse Ă©gyptienne Ă la conquĂȘte du monde romain
Protectrice des dĂ©funts, Isis Ă©tait adorĂ©e par les Ăgyptiens depuis dĂ©jĂ deux millĂ©naires lorsque son culte a commencĂ© Ă se propager au-delĂ du Nil pour gagner le reste de l’Empire romain.

Sur cette fresque datant du 13e siĂšcle avant notre Ăšre dĂ©couverte sur les murs du tombeau d’Horembeb dans la vallĂ©e des Rois, la dĂ©esse Isis porte une coiffe surmontĂ©e d’un disque solaire encadrĂ© par deux cornes de vache.
Quelle ne fut pas la surprise des archĂ©ologues travaillant Ă Londres en 1912 lorsqu’ils tombĂšrent sur un vase romain datĂ© du 1er siĂšcle portant la mention Londini ad fanum Isidis (Londres, prĂšs du temple d’Isis). Principalement connue comme dĂ©esse Ă©gyptienne, la dĂ©couverte d’artefacts associĂ©s au culte d’Isis dans une rĂ©gion aussi Ă©loignĂ©e de l’Afrique du Nord leur paraissait Ă©trange. Mais la popularitĂ© d’Isis Ă©tait telle qu’elle l’avait propulsĂ©e par-delĂ les frontiĂšres de son Ăgypte originelle jusqu’aux confins du monde connu.

Le temple d’Isis ou IsĂ©um, en latin Iseum, est un ancien sanctuaire, aujourd’hui disparu, dĂ©diĂ© Ă la dĂ©esse Ă©gyptienne Isis, situĂ© au Champ de Mars, Ă Rome, entre les Saepta Julia et le temple de Minerve (en).
Temple d’Isis et de SĂ©rapis
Les représentations des divinités
Les fouilles archĂ©ologiques ont permis de dĂ©couvrir de nombreuses reprĂ©sentations de dieux et de dĂ©esses d’origine Ă©gyptienne, en particulier Isis – pour plus de la moitiĂ© – et SĂ©rapis.
JuvĂ©nal prĂ©cise mĂȘme, en Ă©voquant les ex-voto de tous ceux qui ont connu la tempĂȘte et les dangers de la navigation, que c’est Isis qui constitue le fond de commerce des peintres :
» Pictores quis nescit ab Iside pasci ? » – » Qui ne sait qu’Isis nourrit les peintres ? » JuvĂ©nal, Satire XII, 28
Ces reprĂ©sentations sont largement influencĂ©es Ă la fois par les statues grecques de la pĂ©riode hellĂ©nistique, mais aussi, Ă partir d’Hadrien, par une mode » Ă l’Ă©gyptienne « , plus statique.
On aime Ă reprĂ©senter Isis avec divers attributs symboliques, qui, pour certains, sont aussi ceux de la Fortuna : la corne d’abondance (fĂ©conditĂ©), un gouvernail (Isis dirige le monde et est dĂ©esse des marins) ; sur sa tĂȘte sont posĂ©es une fleur de lotus, ou, Ă l’Ă©gyptienne, deux cornes enserrant un soleil ; elle adopte aussi parfois le modius (mesure Ă grain) propre Ă DĂ©mĂ©ter. Elle tient Ă la main un vase qui symbolise l’eau du Nil et Osiris, ou un sistre. Le nĆud isiaque sur la poitrine (liĂ© Ă ses pouvoirs magiques), des cheveux bouclĂ©s permettent de la distinguer d’autres figures fĂ©minines ; reine de l’au-delĂ , elle est parfois vĂȘtue d’une robe noire. Dans les MĂ©tamorphoses, ApulĂ©e donne de la dĂ©esse une description Ă la fois spectaculaire et poĂ©tique (MĂ©tamorphoses, XI, 3 – 4) ; que confirme Plutarque :
» Les vĂȘtements d’Isis sont teints de toutes sortes de couleurs bigarrĂ©es, parce que son pouvoir s’Ă©tend sur la matiĂšre qui reçoit toutes les formes et qui subit toutes les vicissitudes, puisqu’elle est susceptible de devenir lumiĂšre, tĂ©nĂšbres ; jour, nuit ; feu, eau ; vie, mort ; commencement et fin. » (Plutarque, Isis et Osiris, 77, traduction M. Meunier, 1924, G. TrĂ©daniel Ă©diteur).
Dans la littĂ©rature comme dans les reprĂ©sentations, elle est souvent associĂ©e Ă d’autres dieux – Harpocrate, Anubis Ă la tĂȘte de chien – ou d’autres personnages. Il n’est parfois pas simple pour les archĂ©ologues d’analyser ces reprĂ©sentations : les enfants qui sont reprĂ©sentĂ©s, en Italie, coiffĂ©s avec une mĂšche plus longue sur le cĂŽtĂ© du crĂąne (dite » boucle d’Horus « ) suivent-ils une simple mode » Ă l’Ă©gyptienne » ou s’agit-il d’enfants isiaques ? SĂ©rapis, quant Ă lui, fait aussi l’objet de reprĂ©sentations en sĂ©rie qui le montrent sous la forme d’un dieu barbu et chevelu dont la posture Ă©voque celle de Jupiter, mais qui prĂ©sente des particularitĂ©s qui le distinguent du roi des dieux.