Dans les deux cas, on observe une république qui devient de plus en plus fragile.
- Affaiblissement de la république : Suspension des libertés civiles : En Allemagne, en 1930, Hindenburg avait suspendu temporairement certaines libertés sous prétexte de crise, en appliquant la loi d’urgence ; tout comme Macron l’a fait en 2020 avec l’état d’urgence sanitaire. Pouvoir unilatéral du président : Hindenburg a dissous le parlement en 1932. En 2024, Macron l’a fait
- Attaques contre la république par des dissidences : Les dissidents de l’époque accusent les élites de diverses formes de corruption morale. En Allemagne, les groupes dissidents qui ont nourri le nazisme accusaient les élites de prostitution, de pornographie, d’homosexualité… Aujourd’hui, l’homosexualité fait partie des mœurs, donc ces accusations ont évolué vers des accusations de pédophilie. De même, l’athéisme et l’anticléricalisme étaient des accusations récurrentes à l’époque, comme c’est le cas aujourd’hui contre la franc-maçonnerie, à qui on attribue de nombreux maux. À l’époque, les Juifs étaient accusés de « meurtre rituel », aujourd’hui les francs-maçons et certaines élites sont accusés de participer à des rites sataniques.
On pourrait continuer ainsi, la liste n’est pas exhaustive.
- L’infodémie et ses conséquences : Dans les deux cas, il s’agit d’une véritable infodémie visant à détruire ce qui reste de la république. Mais il faut garder à l’esprit qu’il existe encore des lois de protection, bien qu’elles soient mises à mal. Par exemple, en Allemagne, le parlement avait le droit de révoquer les décrets d’urgence, ce qu’il fit à l’époque. En France, le Sénat a mis fin à l’état d’urgence en 2022. Des contre-pouvoirs existent encore. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est renforcer ces contre-pouvoirs, consolider les lois qui nous protègent et abolir des droits comme celui, donné au président, de dissoudre unilatéralement le parlement. Ce droit, a en 1933 permis à Hitler de prendre le pouvoir légalement.
- Le risque de nouveaux régimes autoritaires : En frappant l’édifice démocratique et en détruisant ce qui en reste, il y a un réel danger que des groupuscules dissidents n’engendrent une nouvelle forme de tyrannie. On dit souvent que « la situation crée l’homme ». Soyons vigilants. Non, Macron n’est pas comparable à Hitler, il est plutôt comparable à Hindenburg. Et tout comme Hindenburg semble un enfant de coeur à côté de Hitler, Macron pourrait apparaître de même face à un personnage de cette envergure. De même, la République de Weimar, avec tous ses défauts, semble aujourd’hui un régime enviable comparé à l’horreur du Troisième Reich. Il pourrait en être de même pour la République française actuelle, qui, malgré ses imperfections, pourrait être vue comme un « régime de rêve » face à ce qui pourrait advenir.
- La responsabilité des dissidents : Il incombe aux groupes dissidents et à ceux qui ont une influence sur eux de prévenir une telle dérive. La responsabilité est grande, car il est crucial de ne pas permettre à un futur tyran et à un régime fasciste ou à un quelconque totalitarisme de se lever à l’ombre d’une république fragilisée.